(d'avance, pardon aux grenouilles, c'est un copié-collé du compte rendu que j'ai posté sur la mare)D'abord, comme vous vous en doutez, je n'étais pas du tout stressée, mais alors la, pfuu, pas du tout !
Comme j'avais rendez-vous à 18h à l'accueil pour savoir ce qui allait se passer, je n'ai pas du tout regardé ma montre toutes les 5 minutes pendant l'heure précédente. Soutenue par Blacky (et en stress après le coup de fil de Tsumïre qui nous fait supposer qu'elle risque de ne pas arriver à temps), je vais donc demander à la dame à quelle sauce je vais être mangée.
Là : une vague glacée coule entre mes omoplates : mon nom n'est pas sur la liste. Pourquoi n'ai-je pas imprimé le mail qui disait "retenue" ??????
Ni une, ni deux, la dame inscrit mon nom. Ouf. On lui dit pour le retard de Tsumïre, elle le note et nous rassure, ouf. On va à la conférence qui précède la rencontre.
Ensuite, à l'heure dite, je retourne à l'accueil. Tsumïre vient d'arriver !!! Tout va bien, à deux, on affrontera toutes les épreuves !
Là, on rencontre les autres participants au speed-dating (on est 8 au lieu de 12, certains ne sont pas venus...). On propose tous des choses différentes, c'est intéressant. Les organisateurs du festival nous embarquent dans des mini-bus pour nous emmener au "lieu secret" Pas de bol, on se retrouve dans les dernières donc on passera à la fin (ils font 2 groupes de 4). Pas grave, on attend (1h dans un escalier, heureusement, ils ont prévu une boisson mais bon). Là le stress monte pour les uns, se calme pour d'autres (si si). On se dit que vu le temps qu'ils mettent, les autres, ça fait plus de 10 minutes chacun. Si ça se trouve, ils vont nous expédier.
Alors qu'on désepère un peu, enfin, c'est notre tour.
Ambiance resto zen, table basse petits tabourets. Les quatres éditeurs sont là : Stéphane Marsan pour Bragelonne, Claire Couturier pour Mnémos, Xavier Mauméjean pour Mango et Isabelle Lerein pour Le Pré au Clerc.
* Je zieute les tables qui se libèrent sans savoir par qui se serait mieux de commencer. Xavier Mauméjan me fait de grands signes, j'y vais.Là, 15 secondes de blanc. Je lui dit que mon livre ne correspond pas à sa collection (maxi 250 000 signes alors que mon tome 1 frôle le million), il me dit que c'est pas grave : il n'est pas là pour trouver un livre pour lui mais pour donner des conseils aux jeunes auteurs. OK.
Je sors mon syno et mes chapitres reliés. Il ouvre et entoure le mot "Les" puis repose le tout et me dit "vous avez vu toutes les répétitions ?" Argh, poignard en plein coeur, sauvez-moi. Les répétitions de "Les" ??? Sur le syno ??? Il me demande de raconter mon histoire, je m'execute. Il feuillette, sans me regarder, en même temps.
Et puis il pose le petit dossier et me dit :
"Vous écrivez bien. Vraiment bien. Vraiment très bien."
Je bredouille un merci.
"Ne me remerciez pas, c'est vrai."
Il me demande ce que j'écris d'autre, (des nouvelles ?) si j'ai été publiée, tout ça. Je sors la carte "Borderline". Ses yeux s'allument, et il me lance :"Ah, donc vous n'êtes pas une novice !"
Je me détends et lui parle de cocy, du partenariat, de mon parcours d'écriture, des autres nouvelles qui vont être publiées... Et il me conseille d'envoyer mon manuscrit à Mille Saisons ("dites leur que c'est moi qui vous le conseille"). Glups.
Ensuite il me donne des conseils (l'importance de l'identification du lecteur dès les premières lignes, l'importance des dialogues [critère de jugement éditorial confirmé plus tard]). Tout ça, toujours en feuilletant mes chapitres. Il s'arrête de nouveau et met une phrase entre crochets.
"Vous voyez, cette phrase est vraiment bien.
— Je ne vais pas dire le contraire, c'est moi qui l'ai écrite.
— Non, mais vraiment bien.
— Merci.
— Ne me remerciez pas, c'est vrai."
Voilà, tout ça pour dire qu'il est super sympa, qu'il m'a fait des compliments, qu'il m'a encouragé à persévérer (et à lui envoyer un bouquin dans les années à venir, pourquoi pas). Tout le reste du salon, il m'a fait de grand sourires quand je le croisais.
* Stéphane Marsan frappe dans ses mains, tout le monde change de place. Je vais vers Isabelle Lerein.
Elle n'ouvre pas le dossier tout de suite mais me laisse exposer mon histoire en me regardant. Je lui sors le grand jeu, la passion des gestes dans tous les sens... Je la sens qui vit l'histoire. Ses yeux s'allument quand c'est bien. S'éteignent quand elle croit déceler un cliché. Se rallument deux fois plus quand elle voit que je l'explose - le cliché - bref, j'ai l'impression que ça l'interesse.
Elle me prend mon dossier et me dit qu'elle me répondra vite. Me précise quand même qu'elle ne s'engagera pas sur les deux tomes, mais sur un seul (et si ça marche voir pour le suivant) et me demande si le tome 1 se termine quand même de façon à tenir seul. Je lui ai dit que oui mais que le 2 était vraiment bien (et j'ai failli citer Syven Une histoire de genoux et de mémés... mais j'ai gardé la citation pour plus tard ). Bref, à suivre !
* J'arrive devant Stéphane Marsan. Je lui fais le même grand jeu, mais lui ne réagit pas du tout. Mini mini riquiqui sursaut de sourire dans ses yeux parfois, mais c'est dur. Du coup, je suis destabilisée. Pis je fatigue.
Et là, douche froide."C'est clairement jeunesse". Euh... ben non.
On a débattu un peu, mais pour lui petits êtres ailés = fées = jeunesse.
Il a quand même reconnu qu'aucun gamin de 9 ans ne s'identifiera à mes problématiques (adultes).
Pis, il m'a fait des compliments quand même. Grosso modo : "quand on vous écoute, on a envie que vous nous racontiez des histoires".
Plus tard dans le salon, il me fera aussi des tas de sourires (moins qu'à Garulfo) et dira qu'on sent le boulot effectué et il dira aux autres grenouilles qu'il m'a fait des compliments pendant le speed-dating, donc pas trop mal même si c'est mort pour les fedeylins.
* Ne reste plus que Claire Couturier. J'arrive avec un super a priori positif (après tout, ils m'ont demandé de renvoyer les 3 premiers chapitres il y a 15 jours pour voir la différence avec la version de 2007 qu'ils avaient...) et là, re-douche froide.
"Vous avez-reçu votre lettre ?
— ???? Quelle lettre ? Elle disait quoi ???
— Ben, on ne peut pas prendre, c'est jeunesse."
ARRGH."Mais non ! Pas du tout ! La douleur tout ça !
— Mais si, c'est des fées, c'est tout mignon."
ARRRRRRGGGGHHHHHHHOK. Au moins, je sais que c'est mort.
"Mais je ne peux pas publier en jeunesse vu qu'il y a 1 million de signes !
— Mince. Ben oui. Et puis ton (ouais, trop sympa, elle tutoie vite) écriture n'est pas jeunesse mais adulte. Il faut que tu choisisses ton camp."
Là, au lieu de me laisser gagner par le désespoir, je rebondis sur CoCyclics et lui parle du partenariat (tant qu'à faire...). Ça l'intéresse drôlement (elle a vu Tsumïre juste avant moi, donc a vu la qualité du boulot, et puis a vu l'énorme différence entre ma version 3 de 2007 et mes premiers chapitres post-phase 1 Cocy).
Je ne sais plus trop comment, j'essaye de ne pas fermer la porte et lui dire, "bon, ben si ce n'est pas ce roman là, peut-être le prochain ?"Et là, elle me lance "il parle de quoi le prochain ?"
Ni une, ni deux, je me lance dans une présentation des "élémentaires" (qui n'a même pas encore un syno, à peine un univers et deux persos... hum.) Le peu que je lui dis l'interresse (ouais !!) mais elle me tempère :
"D'après ce que vous me dites, ça ne fait pas lourd, vous êtes sûre que ça fera le volume d'un roman ?
— Je me connais, je connais mon écriture. A vue de nez : one shot, 500 000 signes.
— Super ! Mais attention, vous risquez de ne cibler qu'un lectorat féminin (parce que j'ai présenté le perso féminin, forcément). Pensez-y pour que les hommes s'y retrouvent aussi.
— OK.
— Mettez de l'action dès le premier chapitre. Et des dialogues : on juge sur les premières pages et la qualité des dialogues. Un peu de sexe aussi. Des touches d'humour.
— D'accord. (c'est une commande ou quoi ? )"
Bref, un moment sympa, j'ai ma réponse pour les fedeylins (c'est mort) mais j'ai une porte ouverte pour le prochain et je ne vais pas la rater (ça tombe bien, dedans il y aura du sexe, de l'humour et de l'action. Vais devoir me forcer un peu pour les dialogues, mais je devrais y arriver. Ah, et un perso masculin fort. Pas de souci.)
Voilà, je vous passe les portables qui sonnent (et donc les éditeurs qui vous laissent en plan pour répondre), Xavier Mauméjean qui frappe dans ses mains pour qu'on change de place mais ça ne marche pas : il n'y a que Stéphane Marsan qui y arrive. Je vous passe aussi le mini-bus censé nous ramener au salon et qui était parti depuis longtemps parce qu'on a fini super tard. L'arrivée au resto vers 22h / 22h30 donc tout raté, heureusement mon mari avait gardé un gateau pour que ma fille souffle ses bougies quand j'arrive. Je vous passe aussi la nuit à ressasser que je suis une merde et que mon bouquin ne sera jamais publié jusqu'à ce que tous les autres éditeurs suceptibles d'êtres intéressés forment une liste claire, un plan de bataille à suivre, dans ma tête. (Plan mis à execution dès le lendemain avec l'aide de Blacky notamment).
Bon, j'arrête là pour ce soir. Vous aurrez compris que c'était une expérience intéressante, que les éditeurs rencontrés me reconnaissent et me sourient maintenant, et qu'ils savent que j'existe dans le paysage littéraire SFFF. Donc, c'est chouette. Et en plus, j'ai fait de la pub à CoCy.