mercredi 29 avril 2009

Petites bonnes nouvelles

Outre le fait que j'avance de nouveau dans mes corrections (mattez le compteur), la bonne nouvelle de la semaine vient des éditions Mnémos. Je leur ai envoyé mon roman en 2007 (à l'époque, c'était la version 3 et le tome 1 s'arrêtait à la fin du livre I : l'eau.).
Je n'avais toujours pas de nouvelles, donc j'ai fait quelque chose que je ne fais jamais : j'ai appelé.
Donc, la bonne nouvelle c'est que mon manuscrit n'est pas partit directement à la poubelle : quelqu'un l'a lu et l'a fait passer à quelqu'un d'autre pour un second avis !
Mieux, quand j'ai parlé de ma correction actuelle via Cocy (Version 7), ils m'ont proposé d'envoyer les trois premiers chapitres corrigés pour voir l'évolution de mon style et de l'histoire. "Ça peut jouer en votre faveur".

C'est cool.
Bon, c'est pas gagné, hein, mais n'empêche, je suis contente.

lundi 27 avril 2009

[Nouvelle] Anophèles des bords de la Nierbe

Sur les bords de la Nierbe, Horld Sinduh contemplait les fines ramifications de la rivière qui se rejoignaient en flaques boueuses pour former l’immense biome de sa famille. Son royaume.
Né prince héritier, Horld savait qu’il dirigerait un jour ces marécages, mais il n’imaginait pas la joie et la fierté qui l’envahirait alors. Les trois ans de règne de son père prenaient fin avec le décès de celui-ci. Il était temps pour Horld de diriger son peuple.
Ses longues antennes plumeuses se tendirent au vent. Le printemps serait doux, clément, idéal pour engendrer un fils.
Il décolla pour rejoindre le groupe des femelles qui se préparaient au départ.
« Horld, êtes-vous sûr que le moment soit propice pour quitter le biome ? », susurra l’une d’entre elles.
Timide, elle baissait la trompe et frottait ses fines antennes l’une contre l’autre.
Le nouveau roi des anophèles du bord de la Nierbe ne lui répondit pas. Il l’apaisa d’une caresse et continua son chemin.
Il n’avait pas besoin d’une compagne effacée. Il n’était pas non plus comme les prophètes, avec leur soif irrépressible de conquérir de nombreuses femelles. Non. Horld Sinduh respectait la monogamie ancestrale des souverains. Il n’aurait qu’une seule compagne : la plus belle, la plus forte, l’amazone qui guidait les femelles vers le sang de la vie. Sahila Prival.
Quand elle le vit arriver, elle baissa la trompe mais son regard ne cessât de défier celui du mâle.
« Venez-vous pour l’inspection des troupes, ô mon roi ?
— Je ne te ferais pas cet affront, Sahila. Seule une femelle sait préparer des guerrières au départ.
— Alors pourquoi êtes-vous là, seigneur ? »
Ses fines antennes tendues d’excitation surplombaient ses grands yeux sans paupières.
Le cœur de Horld battit plus fort. Il savait qu’elle le désirait depuis l’éclosion. Depuis que, côte à côte, ils avaient dévoré les larves de leurs congénères pour franchir le dernier stade qui ferait d’eux des adultes. Alors que Sahila, premier témoin de l’accession de Horld au rang d’héritier, sortait à peine de l’eau, leurs regards s’étaient croisés et ils avaient attendu patiemment ce jour.
« Sahila Prival, me feras-tu l’honneur d’être ma compagne de vie ? »
Les femelles autour d’eux sifflèrent en chœur pour le bonheur du couple royal. Certaines émirent des trilles de déception.
Horld et Sahila emmêlèrent leurs antennes et leurs ailes frémirent.
« Je rapporterai le meilleur sang. Ton héritier sera grand et fort. »

Au crépuscule, le groupe de femelles s’envola vers le nord.

*

Le roi volait de long en large devant son plus ancien prophète.
« Priscus, que font-elles ?
— Elles filent entre les arbres, sentent la sueur des animaux. Elles cherchent le sang.
— Encore ! Tu me dis ça tous les jours ! »
Des ronds de fumée s’échappaient de la trompe du prophète.
Posés sur l’eau, une dizaine de petits, éclos l’année précédente, répétaient les prédictions qu’ils perpétuaient oralement d’une génération à l’autre. Des enfants de Priscus Solemnis, tous nés de mères différentes. Horld en frissonnait.
« La première ponte d’un roi n’est jamais anodine. », proposa Priscus, les yeux révulsés.
D’une antenne plumeuse, il désigna un petit qui récita :
« Car de ta première ponte naîtra l’héritier. Puisse Dastöt le protéger. »
L’une des plus anciennes prédictions. Ça n’avançait pas Horld.
« Pourquoi est-ce si long ? »
Son père attendait-il autant quand sa mère menait les amazones ?
Priscus Solemnis aspira la fumée d’un brasero où brûlaient les herbes de la transe des prophètes.
« Les scrofas se cachent cette année. Les rongeurs aussi se protègent. Tous craignent l’attaque des guerrières. Mauvais présage. Oui. Mauvais présage. »
Le roi fit vibrer ses ailes-balancier pour chasser les frissons qui le parcouraient.
Pourvu que Sahila rentre vite.

*

Le découragement naissait dans l’esprit des guerrières. Sahila elle-même ne savait plus où aller.
Alors elle prit une décision terrible : quitter la forêt. Pas pour rejoindre le biome, non – pas l’abdomen vide – mais pour chercher ailleurs.
« Allons vers l’est, déclara-t-elle. Cherchons d’autres animaux plus grands. C’est dangereux, mais il est hors de question de rentrer dans cet état. Nous sommes des guerrières du bord de la Nierbe, oui ou non ? ! »
Un vivat de sifflements suivit sa déclaration et le groupe battit des ailes à l’unisson.

*

« Priscus, que font-elles ?
— Elles survolent les prairies boueuses. Elles sentent la sueur âcre d’un animal à la fourrure rase. Elles attaquent !
— Enfin ! »
Horld se réjouit. Devait-il faire préparer le biome en vue des pontes ? Elles mettraient peut-être quelques jours à revenir…
« Il y a un problème. », gémit le prophète.
Le roi se figea.
« Le sang. Le sang est impur. »
Les yeux de Priscus tressautèrent. Ses antennes se raidirent.
« Mal. Si mal. »
Des spasmes le secouèrent. Il hoqueta de douleur et s’effondra dans la boue, sans connaissance.
Horld paniqua.
« Quelqu’un ! Vite ! Enfants du prophète ! Venez vite ! »
Une horde d’anophèles vola droit jusqu’à lui. L’agitation bourdonnante autour du corps inerte n’apaisa pas le jeune roi.
On apporta des pétales, des sels et de l’eau claire. On prépara un onguent dont on enduisit le cou du prophète. Les plus jeunes prièrent Dastöt et battirent des ailes pour rafraîchir l’air.
Priscus Solemnis s’éveilla. Horld fondit sur lui.
« Qu’y a-t-il ? Qu’as-tu vu ?
— Mort et désolation.
— Les femelles ? Elles… ?
— Vont revenir. Mais pas gorgées de sang. Seule leur trompe… Je dois méditer. »
À ces mots, ses enfants se retirèrent. Priscus fit signe à deux d’entre eux de préparer d’autres herbes de transe.
Horld fut mis à l’écart avec autant de respect que possible.

*

La transe du prophète dura trois jours. Ses enfants se relayèrent pour écouter et consigner dans leur mémoire chacun de ses mots.
Les femelles revinrent, malades.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Horld à sa compagne. Qu’avez-vous donc piqué ?
— Nous l’avons trouvé endormi sur le flanc. Plus petit et plus maigre qu’un scrofas, assez vulnérable pour que nous le piquions toutes en même temps. La sueur de son dos décharné nous appelait. Dans sa gueule, entre ses dents immenses, de l’écume noire bordait ses babines. »
De la terreur et du dégoût se lisait dans les yeux de Sahila.
« Nous l’avons nommé le galeux, frissonna-t-elle. À l’instant où son sang est passé dans nos trompes, nous avons senti le poison. J’ai lancé un signal d’alerte et nous nous sommes retirées… Mais le mal est bloqué là. »
Sa trompe, alourdie et enflée penchait vers l’avant.

*

Priscus Solemnis sortit de sa transe. Il convoqua tous ses enfants et écouta les paroles décousues qu’il avait prononcées au cours des trois derniers jours. Enfin, la clarté de la prophétie lui apparut :
« Leur trompe gorgée de pourpre, prêtes à enfanter,
Les femelles seront prises d’un mal inexpliqué.
Un seul moyen pourra à jamais les sauver :
Un autre peuple ailé devra être piqué. »

Priscus livra sa prophétie au roi. Horld, à son tour, se retira pour réfléchir.
Sa compagne était au plus mal et tout son biome risquait de s’éteindre si les femelles ne pondaient pas.
« Un autre peuple ailé ? », murmura-t-il.
Il pensa aux oiseaux de la forêt, aussi dangereux qu’inaccessibles. Aux mordeurs-ailés qui parcouraient parfois les Mondes de Dastöt, la nuit. Mais aucune de ces espèces ne s’apparentait à un véritable peuple.
Alors il pria. Il pria Dastöt de lui montrer le chemin. Et, tandis qu’il priait, il se souvint de la légende d’un peuple sortit des eaux du nord : les fedeylins. L’autre peuple ailé.

*

Le vol des femelles malades fut chaotique. Certaines succombèrent en chemin. Les plus vaillantes atteignirent le village fedeylin en même temps que l’orage qui transforma le jour en nuit.
Obéissant aux ordres du roi, elles piquèrent le peuple pacifique qui vivait là ; petits êtres ailés sans défense. Elles évacuèrent le sang du galeux à chacune de leurs piqûres, comme elles le faisaient d’ordinaire avec l’anesthésiant local qui empêchait leurs proies de sentir l’attaque. Une fois libérées, elles traversèrent la forêt où elles trouvèrent assez de scrofas endormis pour se gorger de sang, puis rentrèrent au biome.
Horld Sinduh, dit le glorieux, eu bientôt un fils et les anophèles prospérèrent, ignorant ce qu’il était advenu de leurs sauveurs.

*

Au village fedeylin, l’épidémie fut foudroyante. D’abord la fièvre, puis les convulsions, prirent les petits et les vieillards. Les yeux des femelles qui les soignaient pleurèrent du sang avant qu’elles ne s’étouffent, noyées dans l’eau de leurs poumons.
Seules cinq cent âmes survécurent avec peine.





Ce texte, écrit dans le cadre d'un appel à textes contre le paludisme, n'a pas été retenu (les organisateurs cherchaient plutôt des textes pour sensibiliser et informer... bref, moins imaginaires). Je suis contente de l'avoir écrit car j'ai pu utiliser le background du peuple anophèle présent dans le cycle des fedeylins.
C'est donc une sorte de préquelle sur les ancêtres de Sperare Sinduh, qui se déroule près de trois cent ans avant le début du roman.

jeudi 23 avril 2009

Déblocage

J'ai trouvé d'où venait mon blocage d'hier. C'est bien.
Le problème, c'est que je dois revenir en arrière pour rectifier mon chapitre qui coince. Là, c'est moins cool.

Pas grave. Je remonte mes manches et j'y retourne. Ça va me faire l'occasion de relire mes 100 premières pages pour voir si ça va (je pensais le faire à la fin de la première partie, mais en fait c'est bien).

Je fais une pause compteur à 230 000 signes corrigés.

mercredi 22 avril 2009

Mini-blues

Je n'arrive pas à travailler ce soir. Ce n'est pas que je veux pas, hein, c'est juste que je n'y arrive pas.
Bon j'ai quand même corrigé une page et demi. Goutte d'eau dans mon océan de signes qui m'engloutit.

Bien sûr, on ne peut pas être à fond tout le temps. Quand je vois le boulot abattu ces dernières semaines, je suis fière. Si mon Tome 1 n'était pas ce monstre d'un million de signes mais un roman normal (genre 500 000), ben j'en serais presque à la moitié.


Si je réfléchis deux minutes, je sais que la seconde partie sera plus facile à corriger. Il y a surtout de la forme à revoir, quelques petits trucs de fond mais peanuts par rapport à la première partie. Donc, objectivement, le plus dur sera bientôt passé. Mouais, en fait, je ne suis qu'à la moitié du plus dur, mais bon, on se console comme on peut.
Allez, histoire de ne pas poster complètement à vide, une petite photo !

Il y en a qui dessinent les cartes de leur monde sur ordinateur, d'autres sur papier... moi, j'ai peint une table !

Bon, en vrai, j'ai aussi un croquis sur papier (j'ai été incapable de le reproduire en mieux, je dessine mal), mais là, l'avantage c'est que je pouvais travailler la matière et les couleurs sans me prendre la tête sur des détails.

[Les deux petits monstres sont mes enfants (il y a 3 ans, crénom, le temps passe !)]

lundi 20 avril 2009

[Nouvelle] Le flocon magique

Il était une fois, dans un lointain pays, un petit village paisible au pied d’une montagne. Ce village était si paisible, que la monotonie se rompait à peine lors des changements de saison. Printemps, été, automne, puis un nouveau printemps. Mais d’hiver point. Du moins… Aucun hiver de mémoire d’homme.
Au cœur du village, la vieille Céloïse racontait pourtant son enfance faite de courses de luges, de batailles de boules de neiges et de personnages rondouillards sculptés dans les jardins. D’ailleurs, tous les enfants adoraient écouter Céloïse. Les adultes souriaient gentiment devant la vieille un peu folle… Mais un jeune homme en particulier restait sensible à la voix de la conteuse. Maël venait à peine de quitter l’enfance et son imaginaire regorgeait des légendes de la vieille Céloïse. Comme il était bon et généreux, il l’aidait souvent, effectuant de menus travaux pour soulager le quotidien de la doyenne du village. Un jour qu’il l’aidait à puiser de l’eau au puits, il lui exprima dans un soupir son regret de ne pas connaître le frisson de la neige.
Céloïse le regarda avec attention, le détailla des pieds à la tête et planta ses yeux si profondément dans ceux du jeune Maël que celui-ci se sentit observé jusqu’à l’âme. Une étincelle anima Céloïse. Etais-ce de l’espoir ? De l’amusement ? De la folie ?
La vieille lui indiqua le moyen d’exaucer son souhait. Il lui suffisait de monter au plus haut de la montagne, là où tombent les flocons, et d’en goûter un du bout de la langue. Alors l’hiver reviendrait pour toujours.
Maël la remercia et reprit ses tâches quotidiennes, ne sachant quoi penser des paroles de Céloïse. Mais sa curiosité le poussa à vérifier ne serais-ce que la probabilité que des flocons tombent bel et bien en haut de la montagne.
Le lendemain, il partit à l’aube avec un petit équipement de survie. Beaucoup le raillèrent, mais plus encore l’envièrent.
L’ascension n’était pas difficile, un large sentier montait en colimaçon jusqu’au sommet. Différents animaux l’empruntaient régulièrement et, si Maël se sentit observé, il mit cela sur le compte de quelque mouflon dérangé par sa présence.

Mais nul mouflon n’observait Maël. Seul Borok le maléfique, vil sorcier à l’apparence d’ours, s’inquiétait de la présence du jeune homme dans sa montagne.
Oui, sa montagne.
Il avait jeté un sort empêchant le retour de l’hiver pour ne plus jamais devoir hiberner. Et voilà que ce jeune fou venait tout faire rater !
Sans chercher dans sa mémoire les termes exacts du contre-sort, il partit par un chemin dérobé pour prendre de vitesse le trop naïf villageois.

Maël poursuivit sa route sans encombre jusqu’à un croisement assez marqué où il s’assit, un peu découragé. Par où devait-il passer pour atteindre le sommet ?
Le tirant de ses réflexions, un miaulement plaintif l’attira vers un buisson épineux.
Là, une petite chatte blanche au poil soyeux et immaculé, gisait, une épine plantée dans la patte.
— Aide-moi et je t’aiderais en retour, lui-dit la pauvre bête en fixant son profond regard vert dans les yeux de Maël.
Sans hésiter, le jeune garçon s’accroupit pour soulager la petite chatte.
Au même instant, un terrible ours brun passa sur le sentier sans voir Maël dissimulé derrière le buisson d’épines.

Une fois la petite chatte blanche soignée, elle remercia Maël et proposa de le guider jusqu’au sommet. Le villageois se fia entièrement à cette nouvelle amie et, grâce à elle, il évita sans s’en rendre compte tous les pièges sournois tendus par Borok le Maléfique.
Mais l’ours les rejoint peu avant le sommet et observa la petite chatte avec attention sans douter de sa véritable identité.

A quelques pas de son but, Maël hésita mais son amie ronronna pour le rassurer.
— Va, Maël-au-cœur-pur. Goûte le flocon.
Maël s’éloigna, les yeux rivés sur les rares scintillements s’évanouissant avant le sol.
Quand il réalisa qu’il s’agissait bel et bien de la fameuse neige, il se retourna pour sourire à son amie la chatte, mais ce qu’il vit le paralysa d’horreur.
Un ours brun gigantesque fonçait droit vers elle, pattes levées et griffes sorties.
Maël cria et la petite chatte réagit vite. Elle bondit en se retournant, griffa l’ours en plein dans l’œil. L’horrible bête grogna de douleur et envoya la pauvre chatte blanche s’écraser au sol dans un mouvement de patte rageur.
Le temps que Maël rejoigne son amie, l’ours avait disparu par où il était venu.

Maël prit la petite chatte dans ses paumes et la berça doucement. Ses yeux verts s’ouvrirent faiblement et elle murmura :
— Seul un innocent au cœur pur pourra rompre le charme de Borok le maléfique. Tu dois le faire Maël. Tu dois goûter le flocon magique.

Alors, le jeune garçon retourna vers le point le plus haut de la montagne en serrant toujours la petite bête contre lui.
Il leva la tête, ouvrit la bouche, tira la langue… Et un flocon vint se déposer au bout de celle-ci.
C’est alors que la neige se mit réellement à tomber.
Le second flocon toucha la petite chatte qui s’illumina de lumière blanche, quitta les bras de Maël pour apparaître devant lui sous la forme d’une belle jeune fille aux yeux verts et aux longs cheveux blancs.
— Je m’appelle Lireline, lui dit-elle.
Et elle lui raconta l’enchantement de Borok et sa propre malédiction en tant que gardienne de l’hiver. Grâce à Maël, elle était enfin libre et c’est avec bonheur qu’il la serra contre lui.

On dit que Maël et Lireline sont rentrés au village, que l’hiver est revenu pour ne plus jamais disparaître, trouvant sa place dans le rythme des saisons.
On dit aussi qu’ils se marièrent l’hiver suivant et que les vieilles du village racontent à présent l’histoire d’un ours borgne condamné à errer dans la montagne, prisonnier de son enchantement.
Mais on dit surtout à tous les enfants de goûter la neige, le premier flocon, du bout de leur langue, pour que jamais ils n’oublient l’histoire de Maël et de sa belle Lireline.




Un autre texte écrit dans le cadre de l'atelier d'écriture en décembre 2006 (le second publié dans le recueil des 10 ans). Le thème était donc "le flocon magique" (notez mon titre hyper original) et il y avait de nombreuses contraintes imposées pour respecter les codes du conte (il était une fois, morale, animal parlant... toujours en une heure). Je vous le livre brut (désolée, je passe mon temps de correction sur les fedeylins).
Allez, celui-ci est dédié à Pingu !

samedi 18 avril 2009

20% !!

Ça y est, j'ai atteint les 20% de corrigés sur mon tome 1.
Sachant que c'est sur la première moitié du roman qu'il y a le plus de boulot, je suis contente.
Allez, je remonte mes manches et passe à la suite !

PS pour Blackwatch : va falloir attendre un peu pour ma nouvelle GRR-like, je ne l'ai plus sur fichier informatique (impossible de la retrouver, screugneugneu), donc je la retaperais à l'occasion. J'en posterais sans doute d'autres d'ici là.

jeudi 16 avril 2009

[Nouvelle] Nuages

Peu après l’aube, Hector vit soudain d’étranges nuages noirs.
— C’est le moment, dit-il à Markus encore assoupi près du feu de leur bivouac.
Markus grogna en se levant. Il repoussa brutalement Virginia pour prendre son sac usé par des années d’exploration aux quatre coins du monde. La jeune femme, le visage fardé même à plus de mille mètres d’altitude, s’écroula sur le sol. Elle se redressa aussitôt et ajusta sa coiffure.
— Tu es sûr de ne pas vouloir que je vienne avec vous ? demanda-t-elle avec une moue faussement touchante.
Mais Markus ne lui jeta pas un regard en rejoignant Hector posté au bord de la falaise.
Les nuages noirs montaient vers eux.
Hector eu un sourire désolé pour Virginia. Markus n’avait pas à la traiter ainsi. Même si toute cette expédition était sa faute.
L’imposant Markus, autoproclamé chef de l’expédition, donna une bourrade contre l’épaule du jeune Hector.
— Et bien ? Qu’est-ce que tu attends pour sauter ? demanda Markus avec défi.
Hector humecta ses lèvres déjà trop gercées.
— Je pensais que tu voulais passer le premier… après tout, c’est toi le chef, non ?
Markus leva les yeux au ciel en soupirant.
— Tu seras vraiment lâche jusqu’au bout…
Comme chaque fois que Markus le piquait au vif, Hector le défia du regard.
— Très bien, j’y vais.
Mais au moment de s’élancer dans le vide, Hector hésita. Markus le sentit et n’hésita pas à pousser le jeune explorateur.
Hector ferma les yeux en tombant… et les rouvrit en sentant la douceur cotonneuse du nuage sous ses doigts.
— Tu vois que ce n’était pas si terrible ! lui hurla Markus en sautant sur le nuage suivant.
Au loin, leur petit campement s’éloignait. La délicate silhouette de Virginia aussi. Hector se demanda s’il savait ce qu’il faisait.

L’étrange nuage noir montait toujours, suivant ses frères dans leur lente procession. Hector et Markus ne se parlaient pas.
Finalement, Markus regrettait de ne pas être monté le premier mais il avait voulu vérifier la légende. Si Hector était passé à travers le nuage… cette stupide quête aurait prit fin. Et il aurait pu rentrer chez lui. Mais plus il montait en direction du ciel étoilé, plus il se posait des questions sur ses chances de redescendre vivant. Déjà, le soleil faisait disparaître des milliers de trésors potentiels.

Hector sentit le premier un changement dans l’air. Et c’est lorsqu’il vit le nuage au-dessus de lui se disloquer qu’il comprit que le voyage touchait à sa fin. Il se mit debout et tendis les bras.
Là, juste là, brillait la plus petite des étoiles.
Le nuage commença à perdre sa consistance.
Hector serra le poing. Il sentit la pierre au creux de sa paume perdre sa chaleur. Et le nuage le soutenant se disloqua intégralement.

Markus évita le corps d’Hector sans difficulté. Mais en voyant le sourire hébété du jeune explorateur, Markus faillit exploser de rage. Cet idiot ne pouvait pas réussir avant lui !
D’un geste nerveux, il sauta du nuage pour attraper la plus grosse des étoiles à sa portée…

*

Virginia attendait nerveusement en scrutant le ciel. Elle vit les deux corps plonger dans sa direction. Et aucun parachute n’était ouvert.
Quand la silhouette massive de Markus dépassa celle d’Hector, Virginia eut d’abord un petit cri de victoire avant de comprendre qu’il allait s’écraser sur la montagne.
Le choc fut d’une violence extrême et Virginia n’osa pas accourir pour voir les restes de Markus. Il avait échoué.
Quand Hector s’écrasa à son tour, sa chute fut ralentie par le corps de son rival. Mais, s’il respirait encore, ses jambes étaient méconnaissables et son tronc meurtrit ne présageait rien de bon.
Virginia se hâta. Elle pouvait au moins recueillir ses dernières paroles comme autant d’indicateurs pour les explorateurs suivants.
Mais lorsqu’elle s’accroupit près de lui, Hector eut à peine le temps de lui adresser un sourire tordu et d’ouvrir le poing avant de rendre l’âme.

Il avait réussit. Il lui avait décroché une étoile.
Virginia prit la pierre entre ses mains. Elle ne brillait plus.
Ce n’était qu’une pierre biscornue.
La jeune femme soupira.
« Un vulgaire cailloux » pensa-t-elle, déçue.
Elle jeta l’étoile dans l’abîme de la falaise.
— Tant pis, dit-elle pensive, voyons maintenant qui pourra me décrocher la lune… Et elle fit demi-tour pour regagner le village en quête de nouveaux explorateurs.





Un autre texte écrit dans le cadre de l'atelier d'écriture. Je l'ai laissé brut, avec adverbes, participes présents et lourdeurs qui ne passeraient pas dans mes textes actuels. J'ai écrit celui-ci en octobre 2007. Le thème était "Le rêve prend visage". Nous avions une heure pour écrire un texte qui commençait par une phrase imposée. La mienne était donc "Peu après l'aube [il] vit soudain d'étranges nuages noirs."
J'avoue que, dans ce genre d'exercice, je ressens beaucoup l'influence des romans que je lisais à l'époque. Pour celui-ci, je venais de terminer "La horde du contrevent" d'Alain Damasio.

(Dédicace à Blacky : il y en aura un autre largement influencé par G.R.R Martin.)

mardi 14 avril 2009

C'est dur d'avancer.

J'avance, je corrige. Mes 15% ne sont pas encore officiels (j'attends de terminer le chapitre complet pour mettre à jour mon compteur) mais c'est difficile.
Après avoir rajouté un chapitre 4bis, j'ai dédoublé le 5 et le 6. Ils sont plus équilibrés, c'est sans doute mieux (manquerais plus que ça !).
Mais j'ai l'impression d'écrire un bouquin différent. C'est pour faire passer mon idée de départ, les trucs qui manquaient au lecteur pour me suivre là où je voulais l'emmener, donc je ne me trahis pas, mais c'est étrange.

Je voudrais avancer plus vite, pouvoir corriger dans n'importe quelles conditions (même avec les enfants qui jouent à côté et mon homme qui continue à vivre dans la maison), mais je n'y arrive pas. Du coup, j'ai l'impression d'avoir le cerveau asphyxié. Si je m'arrête trop longtemps, je perds le fil. Si je ne m'arrête pas, j'ai des courbatures derrière le front.

Heureusement, il y a quand même des chouettes trucs qui m'aident à tenir. D'abord, l'attente des grenouilles, de plus en plus nombreuses à avoir envie de lire les fedeylins (vous n'imaginez pas la pression), et puis l'envie de terminer qui me pousse toujours plus loin. Sans oublier les compliments qui font du bien : http://syven-mondes.blogspot.com/ (Merci Syven).

Il faut que j'y arrive.

vendredi 10 avril 2009

[Poème] Amour de basse-cour

Quand tu voudras quitter le nid que je t’ai fait,
Tes ailes se déploieront et là, tu seras prêt.
Mes yeux se lèveront vers ton regard tout neuf,
Toi l’ange que j’ai porté, mon enfant dans son œuf.

Moi qui tout un hiver t’ai couvé lentement,
Me méfie des commères qui caquettent à tout vent.
« Ils s’envolent bien trop tôt » m’a-t-on dit trop souvent
« Et que devient une mère lorsque part son enfant ? »

Auraient-elles oublié qu’un poussin ne vole pas ?
Je ne peux me risquer à ouvrir grand les bras.
Si jamais tu tombais ? Qu’adviendrait-il de moi ?
Mais c’est toi qui te sauve et t’en vas loin là-bas.

Poussin tu as grandit, tu viens voir ta maman,
Fort et fier comme un coq, c’est un homme à présent.
Ne serais-je qu’une mère-poule qui couve son petit
Quand tu te sentiras prêt à quitter le nid ?



Ce texte a été écrit pendant la période où je fréquentais un atelier d'écriture dans un petit village d'Isère (avril 2006 à décembre 2008). Je n'écris pas de poèmes en général, mais là, nous travaillions sur les pantoums... impossible de réussir l'exercice imposé, mais "Amour de basse-cour" est né.
C'est l'un de mes trois textes qui apparaît dans le reccueil "Dans le flot des mots", publié par l'association pour les 10 ans de l'atelier "Écrire et dire".

mardi 7 avril 2009

Une nouvelle nouvelle

Je patine un peu sur mes corrections. J'en suis à la moitié du chapitre 4, qui, finalement, se dédouble (donc en fait, j'ai terminé de corriger le 4 et il me reste le 4bis à revoir).
Il faut que j'accélère si je ne veux pas y passer 6 mois.

En plus, je découvre des Appels à Textes (AT) qui me tentent... et, comme si je n'avais rien à faire, ben j'ai écrit une nouvelle. Sur quel thème ? Le paludisme. Ouais.

http://www.aped-palu.org/conte.php
Concours de conte sur le paludisme : Dans le cadre de la Journée Mondiale Contre le Paludisme, qui se tiendra au Champ de Mars à Paris le 25 avril 2009, l'Association Parisienne des Etudiants pour le Développement (APED) lance un appel à texte sur le thème du Paludisme. D'une limite maximale de 9000 caractères (espaces comprises), tous les genres sont acceptés. Les formats attendus sont préférentiellement le conte et la nouvelle, mais les formats tels que des témoignages fictifs ou des textes à la première personne ne sont pas exclus. Les textes doivent, en revanche, être inédits.

Il faut dire qu'avec mon peuple d'anophèle, j'avais fait pas mal de recherches. Ça m'a donc donné l'occasion de faire une "préquelle" aux fedeylins, un petit texte sur les ancêtres de Sperare Sinduh, 250 ans avant le début de mon histoire.
Je ne l'ai pas encore envoyé (je ne sais pas quand j'aurais une réponse), mais si jamais mon texte n'est pas retenu, je le mettrais ici pour que vous puissiez le lire !

vendredi 3 avril 2009

L'orthographe et moi...

... Ça fait deux. À vrai dire, si j'avouais que je ne sais pas compter non plus, ça ferait sans doute 3, mais bon.
Depuis toute petite, je suis très mauvaise en orthographe. Quand je dis très mauvaise, c'est qu'en général, à l'école, j'avais 0 de moyenne en français, en dictée... Plus tard, j'arrivais à avoir 10/20 ("de bonnes idées, mais quel dommage de tout gâcher avec une orthographe déplorable !").
Il faut dire que je ne lisais pas. Pas peu. Pas. Du tout.
Pourtant, je suis issue d'une famille de littéraire (ma grand mère disait - je crois que ce n'est pas d'elle mais elle le disait quand même - "Quand je vois le nombre de livre qu'il me reste à lire, je sais que je serais encore heureuse"). C'est peut-être à cause de cette famille hyper cultivée que je ne lisais pas. Pour me distinguer (genre, "moi, je serais la sportive !" ce qui a été vrai longtemps).

J'ai eu de belles rencontres littéraires dans ma scolarité mais jamais le déclic qui m'a fait prendre un livre par plaisir.

Dans la contradiction totale de tout ce que je viens de dire, j'ai commencé des études pour être libraire (cheminement psychologique assez difficile à expliquer mais cohérent, je vous assure). La somme de boulot était colossale, la pile à lire (de trucs pas ma tasse de thé) aussi. Mais à force de traîner dans les librairies, je suis tombée sur des bouquins Star Wars. La bonne vieille référence du "le livre était mieux que le film", j'en ai acheté un pour voir si c'était vrai (ça l'était). Et là, le déclic s'est fait tout seul, sans que je m'en rende compte. J'en ai englouti une tonne. Ensuite, un peu lassée (quand même), j'ai découvert la fantasy.
Parallèlement à tout ça, j'ai commencé à écrire. Mais mon orthographe n'était toujours pas fameuse.

À force, je m'améliore, mais j'ai toujours des lacunes. Le pire, c'est le doute. Il suffit que je doute d'un mot pour le modifier et paf, faire une faute !

Donc, je m'excuse si ce blog est bourré de fautes. J'essaye de faire de mon mieux. Hélàs, comme à l'école, je garde l'étiquette "peut mieux faire".