mardi 29 janvier 2013

Le prochain bouquin

Vous entendez souvent des auteurs dire en interview, quand on leur demande lequel de leurs romans ils préfèrent, que c'est "le prochain". Il y a quelques temps, je me disais que c'était vrai (ch'ais plus quand, par contre). Mais là, je viens de franchir un nouveau cap.

On est plus dans "oh là là, celui-là était tellement moins bien que celui que j'écris en ce moment" : comme vous avez pu le voir avec le post précédent, l'alternance de "c'est génial/c'est pourri" est cyclique et une phase de "je n'arriverai jamais plus à faire aussi biennnnn" peut poindre la semaine suivante.

Non, là je parle du détachement. Les nouvelles histoires prennent peu à peu toute la place dans sa vie (dans son cœur, dans sa têteuhhh) et les anciennes font leur vie sans nous depuis longtemps (mettons au moins 3 mois, mais ça peut être 6 mois, ou un an, ou plus selon le degré d'attachement). On a eu des critiques (positives ou moins), des retours de lecteurs anonymes, des retours de lecteurs en salon, etc. Bref, on sait en gros ce que les gens pensent de ces histoires. 

Et un jour, on se détache. On est capable de lire une critique avec un oeil parfaitement objectif, sans éprouver la moindre émotion vis à vis de ce roman qui trône dans notre bibliothèque et dont on oublie parfois qu'on est l'auteur. On est presque prêt à le défendre de la même manière qu'un roman qu'on a aimé ou d'un auteur qu'on aime bien. Pourtant, c'est le sien !

Étrange sentiment. Mais naturel.

Ce détachement n'est pas mélancolique, il fait partie du cycle de création car si l'on restait trop attachés aux romans passés, comment se concentrer pleinement sur les romans à venir ?

Ils sont là, ils existent, on est contents, mais on avance surtout.

Alors voilà, ça y est pour moi. Je me suis détachée des fedeylins.
Incroyable, non ?

Je me doutais un peu qu'il faudrait du temps (quelques mois depuis la sortie du tome 4, mais en fait beaucoup plus longtemps psychologiquement parce que j'étais tellement habituée à corriger des fedeylins depuis 2004 presque quotidiennement et que ce n'est plus le cas).

Donc, ça y est, je suis dans la phase où je pense aux prochains bouquins. Beaucoup.

Vu le temps, l'énergie, et les thèmes que j'ai mis dans fedeylins, je sais que ça restera une œuvre majeure  dans ma "carrière" d'écrivain, alors je ne cherche pas à mettre mes futurs textes en comparaison (sinon, mieux vaut laisser tomber tout de suite ! Remarquez, d'un autre côté, je vois aussi les défauts de structure que je ne ferais plus aujourd'hui !). 
Tout sera très différent.
Je m'amuse beaucoup à écrire pour les plus jeunes, et je m'essaye à des choses plus sombres aussi.

En quelques mots, j'avance !

Mais bon. Samedi et dimanche, je suis de nouveau en salon (voir la page "me rencontrer" : c'est le salon ado & jeunes adultes de Lyon 3ème). Et, qui sait, me retrouver derrière une table à parler de mes fedeylins me fera peut-être prendre conscience que je ne m'en suis pas aussi détachée que je le pense ?

jeudi 24 janvier 2013

Des hauts et des bas

Dans la vie d'un auteur (et/ou d'un manuscrit), il y a toujours des hauts et des bas. Un espèce d'ascenseur émotionnel qu'il faut savoir gérer (sous peine de devenir complètement fou/déprimé/tomber dans la drogue ou le chocolat).

Ami jeune auteur, prépare-toi donc ressentir un jour ou l'autre quelques unes de ces phrases :

Avant l'écriture :
"Tiens, j'ai une nouvelle idée."  
"Ah ouais, il y a peut-être moyen d'en faire quelque chose de sympa."
"PUTAIN, c'est une PUTAIN de bonne idée ! C'est génial ! Grandiose ! Ça va être mon meilleur bouquin !"

Phase de recherches/préparation :
"Non, ça ne marche paaaaaas, ça colle pas là...."
"Si si, il suffit que je..."
"Ah ouais !"
"Ou pas ?"
"Et là, on dirait que ce serait la danse parfaite, ce qui me permet de faire le "all is lost moment" lors de la scène suivante..." 
"Allez, je me lance !" 

Pendant l'écriture :
"Rhôlàlà, c'est laborieux. À la fin de mon dernier roman, ça coulait tout seul, là, ça coince."
"Bon, ça a l'air de prendre forme."
"Non, le ton ne va pas !"
"Punaise, pourquoi j'ai choisi ce temps/point de vue/personnage principal ? J'adapte ou je recommence ?"
"Bon, je laisse reposer."
"En fait, c'est pas mal. Allez, je continue."
"Ah ah ! J'adore cette scène ! Elle est géniale ! On y est, là, on y est vraiment !"
"C'est exactement le bouquin que j'avais en tête !"
"Ça coule tout seul, enfin !"
"Je relis le début pour ajuster... au secours, c'est quoi ce style horrible ! Il va falloir réécrire le chapitre 1. Le 2 aussi. Tiens, le 3 aussi. OK, bon, je verrais plus tard, d'abord je termine."
"Ouais ! J'ai fini le premier jet !"

Pendant la relecture/correction :
"En fait, c'est une daube infâme, ce bouquin."
"Oh la la... ça, ça ne va pas. Ça non plus."
"Tiens, ça, ça fonctionne bien."
"Ouais, cette scène le fait, quand même."
"Rature, corrige, modifie, souligne. Mort aux adverbes et aux répétitions. Bon, ce darling-là, je le laisse."
"Un petit passage d'antidote et... Ahhhh ! C'est quoi tout ce fluo !"
"Bon, je crois que c'est mieux. Encore une petite relecture."
"Ah ouais, ça va. Je ne suis pas sûre de là et là, mais, dans l'ensemble, ça passe. Zou, en bêta !"

Pendant l'attente du retour des bêta-lecteurs :
"Si ça se trouve, il n'y a rien à corriger et il est génial, ce bouquin."
"Ou alors, il vaut mieux que je l'abandonne tout de suite pour passer à autre chose. D'ailleurs, j'ai une autre idée qui me titille, pis elle a l'air vachement mieux."
"Rhâaaa, j'aurais dû modifier cette scène là avant ! Elle ne marche pas, c'est sûr !"
"Je relance ou pas pour savoir si ça plaît ?"

Après le retour des bêta-lecteurs :
"Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !"
"Bouhhhhouhoouhou..."
 
"Bon, OK, il y a du boulot, mais c'est faisable."
"Cette remarque est super logique, limite je suis étonnée de ne pas l'avoir vu moi-même. Paille, poutre, tout ça."
"Ça, je vois comment le corriger. Fastouch."
"Ça... non, je ne vois pas. Pas encore. Mais il faudra faire quelque chose parce que maintenant que je le sais, je ne peux pas le laisser comme ça."
"Là, mes bêtas ne sont pas d'accord. Décision à prendre. Est-ce que ce sera la bonne ? On verra."
"Hey ! Ça y est, je vois comment corriger le truc qui coinçait ! Ah ah ! Ça va être encore mieux !"

Pendant la nouvelle vague de corrections :
"Oh là là, j'espère que je ne rajoute pas de fautes."
"Antidote... Argh !"
"Et les rajouts, là, on ne voit pas trop la colle ?"
"Est-ce que je le refais lire une petite fois avant de soumettre, histoire de me rassurer ?"
"Je le relis moi... bon, il est bien, ce bouquin, allez, j'envoie !"

Pendant l'attente :
"Tiens, si je développais l'idée que j'ai eu l'autre jour ?"
"Ah ouais, elle est vachement bien. Peut-être même meilleure que le roman que je viens d'envoyer. Mince, si ça se trouve, je me suis grillée avec une histoire pourrie alors que la nouvelle aurait eu sa chance !"
"Si je l'écris assez vite, peut-être que je pourrais la proposer quand j'aurais eu le refus de la première ? (elle est tellement pas bien, c'est sûr qu'elle sera refusée)"
"Sauf que j'arrive pas à m'y mettre tant que je n'ai pas la réponse."
"Tourne en rond. Actualise la boîte mail. Va vérifier la boîte aux lettres. Vérifie que le téléphone a assez de batterie."
"Bon, je prends un bouquin."
"C'est mauvais ! C'est quoi toutes ses répétitions et ce style ! Ah ah ! J'arrive à faire mieux !"
"Un autre bouquin. Oh. Celui là est tellement bon que je me sens comme une sous-merde et que je ferais mieux d'arrêter d'écrire tout de suite."
"Un bouquin génial. Purée, c'est ça que j'aime dans l'écriture/la lecture. Je veux arriver à faire un truc comme ça un jour. Je suis super motivée ! En plus, ça me redonne la pêche pour me remettre à l'un des projets mis de côté."
[retour au début :) ]

Réponse de l'éditeur :
"Un non qui dit qu'il vaut mieux arrêter d'écrire et se mettre au tricot. Personne ne m'aaaaaiiiiiime. J'y arriverais jamaaaaaiiiiis... quoi, comment ça j'ai déjà publié d'autres bouquins ? Non, c'était un coup de chance, ça ne m'arrivera pluuuuuuuuuus."
"Un refus argumenté. C'est pas tout le monde qui en a. C'est cool. Mais bon, c'est non quand même, alors faut encaisser. Serre les dents, souris et dit merci. Même si t'as pas envie."
"Un non-mais... Oh, oh ! Ça me parle. Les corrections ne me semblent pas dramatiques pour modifier des choses importantes... allez, je me lance tout de suite !" [retour à la relecture/correction]
"Un oui-mais ! Ah ah ! Danse de la joie Des corrections ? Quelles corrections ? Quoi ???? Encore ??? Ah. Oui. Bon. C'est sûr. C'est pas terminé. Est-ce qu'elles vont dans le sens du bouquin avant d'accepter ?"
"Un super méga oui ? Ah ah ! Je suis la reine du monde !"
"Heu... je vais attendre le contrat pour m'emballer, on ne sait jamais."
"Tiens, en attendant, je vais avancer un peu ce projet là... oh la la, mais il est pourri, ce roman. Qu'est-ce qui m'a pris ?"
Etc, etc.

Alors ? Impression de déjà-vu parfois ?
Bienvenue au club !

lundi 21 janvier 2013

[Lecture] Le maître des hybrides, Krine 3, Stéphane Tamaillon


Résumé : Londres, 1891. Hector Krine, anéanti par la mort de son fils, peine à reprendre le cours de sa vie. Une nouvelle affaire le met sur la piste de Charles Lungri, un forcené en fuite qui pourrait bien être Jack l’Éventreur en personne. Aidé de la déesse Bastet et de l’écrivain Rudyard Kipling, le détective découvre bientôt les monstrueuses expériences qu’un savant fou orchestre sous la ville. Dans les ruines d’une cité antique oubliée se terre un péril qui menace d’engloutir la civilisation. 
Une troisième enquête, celle de tous les dangers, pour Hector Krine. 

« S’il se trompait, Krine mourrait et plus rien ne pourrait empêcher le chaos de déferler sur la Terre. Ce serait alors l’humanité tout entière qui brûlerait sous le règne d’un sorcier réincarné en démon de braise. »  

Mon avis : Après Frankenstein dans le T1, Dracula dans le T2, on retrouve dans ce tome des références (non déguisées) au "Livre de la jungle". Personnellement, je souris beaucoup en voyant se côtoyer des personnages d'autres fictions, leurs auteurs, et les héros de ce cycle (ça a un petit côté jubilatoire).

C'est l'équivalent d'un film d'action, mais en livre, et ça fait le même effet : on suit l'enquête, on s'en prend plein les mirettes, on ne voit pas venir certains twists de l'histoire... même si, après coup, on se demande pourquoi là ou là les héros ont agit comme ils l'ont fait (s'ils prenaient le temps de se poser pour réfléchir... ou, au contraire, qu'ils fonçaient parfois pour se sortir des ennuis avant d'en discuter...). Mais ce n'est pas une lecture pour philosopher : on se laisse prendre par l'action et ça fonctionne, c'est ça l'important.
Un bémol sur les notes de bas de page (mais c'est juste parce que j'y suis allergique d'une manière générale).

En conclusion, c'est, selon moi, une bonne fin pour cette trilogie autour d'Hector Krine et Matthew (mon personnage préféré). Chaque tome a ses références, ce qui en fait des histoires vraiment différentes, mais ils se déroulent dans une ambiance commune qui forme un tout cohérent où les personnages évoluent.
À lire si on a aimé les deux premiers !

mercredi 16 janvier 2013

Salon de Lyon 3ème



Prochain salon pour me rencontrer : le salon du livre ados et jeunes adultes de Lyon 3ème (les 2 et 3 février : c'est bientôt !).

J'espère vous y croiser !

dimanche 13 janvier 2013

[Lecture]La cité des Anciens V et VI, Robin Hobb

"Les gardiens des souvenirs", La cité des anciens V

Résumé : Les gardiens des dragons sont bloqués sur la rive du fleuve du désert des Pluies qui fait face à Kelsingra, la légendaire cité des Anciens. Seule Gringalette, la dragonne de Kanaï, est capable de voler, et Alise Finbok l'utilise pour visiter la cité et tâcher d'en révéler les mystères avant que l'afflux probable de prospecteurs ne la dénature et n'en chasse les fantômes.
Pendant ce temps, Leftrin est reparti sur le Mataf à Cassaric pour refaire des provisions, et les gardiens luttent pour survivre et pour fournir de quoi manger à leurs dragons, incapables de se débrouiller seuls, et peu enclins à faire les efforts nécessaires pour gagner leur autonomie. Les tensions s'accroissent entre les grandes créatures, à demi infirmes mais pleines d'une morgue propre à leur espèce. Cependant le désert des Pluies n'est pas leur seul ennemi ; les envoyés du duc de Chalcède, en quête d'organes de dragons pouvant sauver leur maître, se rapprochent...

Mon avis : J'avais été presque surprise de découvrir cette suite (parce qu'il y a une vraie fin au tome 4, enfin, pour moi) mais j'ai replongé dans l'univers avec plaisir. Petit bémol sur ce tome : de petits soucis chronologiques qui n'aident pas à suivre, peut-être une erreur de prénom à un moment, une impression de répétition des idées un peu trop présente... bref, ce n'est pas le meilleur tome.
J'avoue que du côté "auteur", quand je vois le temps et l'énergie que je passe à structurer mes romans, ça me fait toujours mal au coeur de voir les tomes découpés comme ça (même si - pour en avoir discuté directement avec Robin Hobb, hiiiiiiii - elle accepte le truc parce que visiblement, le texte gonfle beaucoup en français). Bon, perso, je ne rechignerais pas à un tome plus cher, mais complet, même s'il ne sort que plus longtemps après, hein ! Mais je ne suis pas décisionnaire ^^
Donc, un petit tome introductif pour la suite... que j'ai pu enchaîner tout de suite !

"Les Pillards", La cité des Anciens VI


Résumé : Dans la fabuleuse cité de Kelsingra, Alise consigne pour la postérité toutes les merveilles qu'elle découvre, car elle sait qu'une fois le monde informé des trésors que la cité recèle, plus rien ne sera comme avant. Déjà des rumeurs sur sa découverte courent dans le désert des Pluies et atteignent des oreilles cupides à Terrilville et au-delà ; aventuriers, pirates et chasseurs de fortune accourent pour piller le lieu, y compris Hest Finbok, le mari d'Alise... 
Au même moment, Selden est prisonnier du duc de Chalcède, qui le voit comme un homme-dragon dont la chair et le sang peuvent guérir miraculeusement sa santé défaillante. Qu'est devenue Tintaglia, la grande dragonne bleue, à l'heure où sa présence est le plus nécessaire ? A-t-elle abandonné son bien-aimé Selden et les dragons mal nés ? Ou reviendra-t-elle elle aussi s'approprier les merveilles de Kelsingra ? 

Mon avis : Ah ben voilà ! Là, on y est ! Il faut vraiment voir les tomes V et VI comme un seul et même volume qui continue, je pense.
Ici, on retrouve des personnages vus dans "Les aventuriers de la mer" (Malta, Reyn et Selden, entre autres) ce qui est franchement super (ils gagnent encore un ou deux crans dans leur évolution déjà importante dans le cycle précédent).
Le rythme est (re)lancé, et là, on voit bien qu'il va encore y avoir deux tomes (au moins !) pour boucler l'histoire (et de belle façon !).
Vivement !

Par contre, une chose est sûre, j'attendrai d'avoir les deux pour les enchaîner...

jeudi 10 janvier 2013

Bonne année !

Comment ça, je l'ai déjà dit ? Ah, mais traditionnellement (depuis 3 ans) chez moi, l'année commence vraiment le 8 janvier !!! 

Bon, à part ça, pendant que les textes se reposent peinards, où vivent leur vie loin de moi, j'entreprends de faire baisser ma PAL avant de replonger dans l'écriture.

Il faudra aussi que je mette à jour mes actus salons et autre, car ça commence à se remplir (doucement).

Et vous ? Ça va ?

mercredi 2 janvier 2013

Objectifs 2013

Je vous souhaite une excellente année 2013, 
plein de bonheur, de sourires, et, bien sûr, 
la santé pour vous et vos proches !  
 (car, comme dirait le comte Rugen au Prince Humperdick 
"quand on a plus la santé, on a plus grand chose").
 


Bon, alors, de mon côté, qu'est-ce j'ai à faire cette année ?

* Terminer d'écrire "Le Premier", et voir (bêta, soumission, possibilité de publi ou tiroir, tout ça).

* Reprendre "Ascenseur pour le Futur", jusqu'à publication (si).

* Foncer sur Pocketboy si le projet est validé (sinon, il y a le temps).

* Bonus selon le temps disponible : AppliAuras, Les dessins d'Émile (les deux projets dérivés des "couleurs de l'aura"), Jivana... il y a de quoi faire.

* Sans oublier les corrections pour "Le dernier prisonnier" (les yeux de l'aigle 3) qui sort en mai.

Une année d'écriture, en somme !