Car il faut bien faire descendre la pile à lire à un moment ou à un autre (et quel meilleur moment qu’au bord d’une piscine lorsque les gouttes d’eau perlent encore sur une peau hâlée ? A part peut-être sur une plage, entre un pan bagnat et une glace, en levant parfois un sourcil pour vérifier l’avancement des châteaux de sable supervisés par un mari hors pair ?). Bref, voici donc un petit compte-rendu de mes lectures (encore une fois, je ne suis pas critique littéraire, ces avis n’engagent que moi).
J’ai commencé mes vacances par Végas Mytho [Fleuve Noir] de Christophe Lambert (autrement connu sous le nom de « Tueur de lombrics » depuis son aide en tant que script doctor sur les fedeylins).
J’ai commencé mes vacances par Végas Mytho [Fleuve Noir] de Christophe Lambert (autrement connu sous le nom de « Tueur de lombrics » depuis son aide en tant que script doctor sur les fedeylins).
Autant vous le dire tout de suite : j’ai beaucoup aimé. Quelques bricoles m’empêchent de le classer en tête de mes coups de cœur de l’été, mais je vous le conseille chaudement : une ambiance fiveties très réussie, où des dieux (reconnaissables, et c’est délicieux) tiennent un casino. Des flash-backs « uchroniques » bien amenés, une progression de l’intrigue bien menée, des scènes de combat bien décrites… Bref, tout bien.
J’avais peur de ne pas être assez calée en mythologie pour m’y retrouver, mais j’avais révisé avec l’anthologie Les héritiers d’Homère [Argemmios], quelques mois plus tôt, donc pas de souci de ce côté-là.
Pour les points qui me chiffonnent, je les transmettrai à l’auteur, il en fera bien ce qu’il voudra, mais en attendant : lisez-le et faites-vous votre opinion !
J’ai enchaîné avec La parallèle Vertov [Mnémos] de Frédéric Delmeulle (rencontré à l’occasion du salon de Paris, par l’intermédiaire de Paul Beorn).
J’en attendais beaucoup parce que j’aime les histoires de voyages temporels et que le 4ème de couverture était alléchant… sauf que les infos de ce résumé n’évoquent en fait qu’un second début, autour de la page 88. Autant dire que j’étais déjà une lectrice perdue à ce moment là puisque ma limite est en général la page 40.
Je suis tout de même allée au bout de ma lecture, mais je n’ai pas accroché, tant au style qu’aux personnages.
Enfin, très étrangement, je lirais tout de même le tome 2 (c’est un cycle dont chaque tome peut se lire indépendamment) pour voir si les points qui m’ont quand même intéressée (ne serait-ce que l’idée d’avoir un sous-marin comme machine à voyager dans le temps !) se développent de façon qui me plait plus. Je garde un espoir. Mais je n’irais pas au-delà du tome 2 si je ne suis pas très vite convaincue.
Après un livre de Fantastique et un de SF, le troisième est de la fantasy ! Les enfants du fleuve [Fleuve Noir] (premier tome du cycle « Les élus du Changelin ») de Greg Keyes (que j’ai eu l’occasion de rencontrer aux dernières Imaginales, et de l’écouter dans une ou deux conférences : très très intéressant).
Mes amis, quelle fantasy !
Le meilleur prologue qui m’ai été donné de lire (sachant que je suis une anti-prologue convaincue, ce n’est pas peu dire !), une alternance de point de vues maîtrisée qui nous permet d’entrer très vite dans l’histoire (bien plus vite que pour Les royaumes d’épines et d’os, du même auteur), des passages descriptifs sur le monde distillés par petites touches tout le long (un exemple que beaucoup de jeunes auteurs devraient lire et analyser pour progresser), une très bonne utilisation des dieux, un style simple et efficace, de belles images évoquées avec des comparaisons propres au monde et hyper parlantes pour le lecteur…
Bref, c’est très prometteur pour la suite du cycle : coup de cœur en vue !
C’est le genre de livre qui me donne envie de continuer à écrire !
Ensuite, un livre jeunesse (je me rends compte que j’ai drôlement diversifié mes lectures, cette année !) : Pug, l’apprenti magicien (premier tome du cycle Les chroniques de Krondor) de Raymond E. Feist.
Bon, c’était un cadeau, donc je me devais de le lire, mais j’avoue que je n’ai pas du tout été convaincue. Un orphelin aux pouvoirs extraordinaires qui, d’un coup, devient noble, drague la princesse et part à l’aventure avec son meilleur copain (ils sont d’ailleurs quasiment les seuls rescapés du voyage où une cinquantaine de guerriers surentraînés meurent les uns après les autres, mais eux n’ont même pas une engelure aux pieds…). Tout le monde connait le héros dès le début, tout le monde l’aime, et même le grand rival potentiel devient son ami… tout ça avec elfes, nains et gobelins… la totale.
Un seul petit élément intriguant et original, mais malheureusement, ça ne suffit pas.
Ma fille de 7 ans (beaucoup moins exigeante que moi), a bien aimé. Mais elle m’a quand même demandé pourquoi il devait y avoir chaque fois des gobelins dans les derniers bouquins qu’elle a lu (Bilbo le hobbit [on l’a aidée], Harry Potter [elle l’a terminé toute seule], et maintenant Pug…). Comme quoi, ça se voit VITE.
Enfin, dernière lecture avant le retour : El Levir [Organic Editions], une nouvelle graphique écrite par Alain Damasio, illustrée par Philippe Aureille.
J’avais déjà parlé des nouvelles graphiques, « bulles d’univers », notamment de L’ombre de l’arbre abattu de Li-Cam illustrée par Philippe Aureille (qui reste ma nouvelle graphique préférée) et j’apprécie vraiment ce format (une nouvelle créée en lien avec un illustrateur/plasticien/photographe… selon le cas).
Pour cette nouvelle d’Alain Damasio, dont j’avais apprécié La Horde de Contrevent, il est question d’un scribe contraint de doubler la taille des lettres qu’il écrit tous les deux mots, et de changer d’encre et de support également sans jamais réutiliser deux fois le même… Très intéressant, bien traité (quoiqu’avec le style d’Alain Damasio, j’ai toujours l’impression de ne pas avoir tout compris !).
Le seul reproche, est un changement de point de vue en cours de route (qui m’a gêné) mais, quelque part logique : avec le point de vue du départ, la même histoire aurait sans doute atteint la taille d’un roman ! Personnellement, j’aurais apprécié.
Bref, j’ai bien aimé mais ça aurait pu être plus long.
Voilà, donc de beaux moments, d’autres un peu moins plaisants, mais globalement une belle pause lecture !