Vous entendez souvent des auteurs dire en interview, quand on leur demande lequel de leurs romans ils préfèrent, que c'est "le prochain". Il y a quelques temps, je me disais que c'était vrai (ch'ais plus quand, par contre). Mais là, je viens de franchir un nouveau cap.
On est plus dans "oh là là, celui-là était tellement moins bien que celui que j'écris en ce moment" : comme vous avez pu le voir avec le post précédent, l'alternance de "c'est génial/c'est pourri" est cyclique et une phase de "je n'arriverai jamais plus à faire aussi biennnnn" peut poindre la semaine suivante.
Non, là je parle du détachement. Les nouvelles histoires prennent peu à peu toute la place dans sa vie (dans son cœur, dans sa têteuhhh) et les anciennes font leur vie sans nous depuis longtemps (mettons au moins 3 mois, mais ça peut être 6 mois, ou un an, ou plus selon le degré d'attachement). On a eu des critiques (positives ou moins), des retours de lecteurs anonymes, des retours de lecteurs en salon, etc. Bref, on sait en gros ce que les gens pensent de ces histoires.
Et un jour, on se détache. On est capable de lire une critique avec un oeil parfaitement objectif, sans éprouver la moindre émotion vis à vis de ce roman qui trône dans notre bibliothèque et dont on oublie parfois qu'on est l'auteur. On est presque prêt à le défendre de la même manière qu'un roman qu'on a aimé ou d'un auteur qu'on aime bien. Pourtant, c'est le sien !
Étrange sentiment. Mais naturel.
Ce détachement n'est pas mélancolique, il fait partie du cycle de création car si l'on restait trop attachés aux romans passés, comment se concentrer pleinement sur les romans à venir ?
Ils sont là, ils existent, on est contents, mais on avance surtout.
Alors voilà, ça y est pour moi. Je me suis détachée des fedeylins.
Incroyable, non ?
Je me doutais un peu qu'il faudrait du temps (quelques mois depuis la sortie du tome 4, mais en fait beaucoup plus longtemps psychologiquement parce que j'étais tellement habituée à corriger des fedeylins depuis 2004 presque quotidiennement et que ce n'est plus le cas).
Donc, ça y est, je suis dans la phase où je pense aux prochains bouquins. Beaucoup.
Vu le temps, l'énergie, et les thèmes que j'ai mis dans fedeylins, je sais que ça restera une œuvre majeure dans ma "carrière" d'écrivain, alors je ne cherche pas à mettre mes futurs textes en comparaison (sinon, mieux vaut laisser tomber tout de suite ! Remarquez, d'un autre côté, je vois aussi les défauts de structure que je ne ferais plus aujourd'hui !).
Tout sera très différent.
Je m'amuse beaucoup à écrire pour les plus jeunes, et je m'essaye à des choses plus sombres aussi.
En quelques mots, j'avance !
Mais bon. Samedi et dimanche, je suis de nouveau en salon (voir la page "me rencontrer" : c'est le salon ado & jeunes adultes de Lyon 3ème). Et, qui sait, me retrouver derrière une table à parler de mes fedeylins me fera peut-être prendre conscience que je ne m'en suis pas aussi détachée que je le pense ?
1 commentaire:
Un hommage à la chanteuse Bibi, dans un post sur ton blog alors là je dis : respect!!
ton Rory
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